Plus de 850 personnes, dont 400 malades présentant un handicap mental, sont réunies ce matin au cinéma Gaumont Pathé. La projection d’un film sera le point de départ de débats et échanges autour de la sexualité liée au handicap S’ils vont au cinéma ce matin, ce n’est que pour un prétexte. Celui de lancer un débat sur une problématique récurrente, déjà évoquée par les administrateurs et les professionnels de l’Afapei : la sexualité chez la personne souffrant d’un handicap mental. Derrière le sigle CCR se cache en fait une organisation impressionnante : la rencontre régionale des parents, des personnes en situation de handicap intellectuel et des professionnels des associations Papillons blancs rassemble ce matin plus de 850 personnes, dont plus de 400 personnes en situation de handicap. Elles vont pouvoir assister à la projection d’un film, une fiction abordant la thématique de la sexualité, avant de participer à un débat. Sans tabous ni idées préconçues.
« On tourne tous les ans dans une ville de la région pour organiser cette rencontre régionale, explique Bruno Chevrier, directeur régional du mouvement associatif familial, et nous avons organisé cette année cette réunion à Calais. Qui est une continuité des réflexions qui ont déjà démarré ici. » Car la question de la sexualité est omniprésente, souvent abordée par les familles elles-mêmes. « Le film, très bien fait, s’intitule “Tu veux ou tu peux pas ?”, explique Marie Meurisse, psychologue de formation et chargée de mission Qualité et développement de projets au sein de l’Afapei du Calaisis. Il s’agit d’une fiction basée sur la vie affective et sexuelle de personnes handicapées intellectuelles, qui a été tournée avec les résidents d’un foyer de vie des Papillons blancs, à Dunkerque. » La projection sera suivie d’échanges et de débats sous la forme de plusieurs ateliers.
« Des professionnels, psychologues ou sexologues, vont pouvoir intervenir durant ces ateliers, complète Michel Bocquet, le président de l’Afapei du Calaisis, pour aider les familles, les personnes en situation de handicap et les professionnelle à avancer.
» « Des formations ont été proposées à nos personnels, précise Marie Meurisse, pour leur permettre de répondre aux questions face auxquelles ils pourraient se sentir démunis. » La séance de travail, ce matin, revendique avant tout un aspect pédagogique et entre dans le cadre d’une loi qui place la personne accueillie en établissement social ou médico-social au coeur du dispositif d’accompagnement. Leurs droits en sont alors valorisés. « Là, nous sommes aussi sur le terrain de l’affectif, un baiser étant aussi un partage d’affection », note Michel Bocquet. Administrateurs de l’Afapei et de l’Urapei, l’union régionale, insistent donc sur la prise en compte comme un besoin, une nécessité à part entière, du droit à une vie affective et sexuelle, « afin de garantir et optimiser l’épanouissement des personnes accompagnées. On sait que l’on a du retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays, concluent d’une même voix Michel Bocquet, Bruno Chevrier et Daniel Glapa, administrateur de la structure calaisienne. Mais on avance… » Laurent GEUMETZ
Pourquoi ?
La réflexion autour de cette thématique de la sexualité chez la personne souffrant d’un handicap mental a été mise en place après les questions remontées par les familles et par les professionnels. « Nous sommes un mouvement associatif et parental, la moindre des choses était que nous suscitions le dialogue, les échanges autour de cette question », expliquait alors Michel Bocquet, le président de l’Afapei du Calaisis. Groupes de travail, réflexions, échanges et partages d’expériences, interventions de professionnels extérieurs ont enrichi l’approche de la problématique. Des formations spécifiques ont été proposées.
L’un des temps forts a été une représentation de théâtre donnée l’an dernier à la Roselière : Deux comédiens ont proposé une approche drôle et juste de cette question sur laquelle était aussi intervenue une sexologue.
Ce matin, les travaux sont déclinés sous la forme de la projection d’un film avant plusieurs ateliers. La matinée n’est accessible que sur invitation.
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